Faut-il s’inquiéter du nombre croissant d’écran ?

Les tableaux interactifs en milieu scolaire existent depuis 1991 malgré qu’on on ait l’impression que c’est quelque chose de récent. Il y a aussi la pensée que les tablettes allaient remplacer les tableaux interactifs, mais c’est à peu près si bête de dire que le tableau vert, blanc ou autre va remplacer les cahiers : je voulais dire que ce n’est pas le même support. Il y a un support qui est individuel et il y a un support pour le travail de groupe, pas forcément pour une classe complète le tableau interactif, mais un travail pour 3-4 personnes qui travaillent dessus pour réfléchir sur un sujet, ça permet de travailler à plusieurs facilement ; une tablette ça permet de travailler à 2 maximum. Donc, ce ne sont pas les mêmes usages en quelque sorte. Après le fait de rester longtemps devant l’écran, quand on utilise un tableau ou écran interactif, ce dernier est plus loin qu’une télévision ou qu’un écran d’ordinateur individuel ; et les élèves ne vont pas tout faire 100% sur le support numérique, ils vont aller à la bibliothèque chercher les informations sur papier, ils vont interviewer des camarades, ils vont aller travailler de différentes manières. C’est plutôt un endroit où on va collecter et organiser des informations qu’on a trouvées pour les synthétiser, pour argumenter… « Moi je suis d’accord là-dessus », « tiens regarde j’ai trouvé cette image, l’affiche etc »…

Faut-il faire attention aux écrans ?

Je me rappelle quand les moniteurs étaient cathodiques et souvent les fréquences de rafraîchissement étaient très faibles de l’ordre de 50Hz voire moins ; et ça s’instillait énormément. Et on laissait les enfants avec ça parce que personne n’a pris la peine de régler les cartes vidéo pour avoir une fréquence plus élevée. On ruinait les yeux des enfants rien qu’à cause de ça et encore je pense que pour les enfants épileptiques, ça devrait leur causer encore plus de problèmes. Donc, il y a une question de méconnaissance et autre.

Un écran ça fatigue les yeux, mais ce n’est pas le fait de regarder l’écran qui fatigue tellement les yeux dans un environnement lumineux, c’est quand on le regarde dans le noir. Le tableau interactif ça ne s’utilise pas dans le noir, puisque qu’on doit pouvoir travailler juste à côté pour prendre des notes, écrire, discuter avec les camarades pour avoir des avis. Donc, ça s’utilise dans une salle normalement éclairée, un écran d’ordinateur aussi, il n’y a aucune raison de l’utiliser dans le noir. Donc, s’il n’est pas plus éclairé que la lumière qui est autour, s’il n’y a pas de contraste entre le fond et le premier plan qui est l’écran, ça ne fatigue pas les yeux de la même manière. Ce qui fatigue le regard c’est de regarder de façon fixe à un endroit précis. Donc, quand on fait des exercices justement sur l’écran d’ordinateur, on va regarder au même endroit parce qu’on va suivre avec attention l’écran sans endroit donné. Si on est en train de créer quelque chose, on est tout le temps en train d’aller à un endroit à l’autre, passer d’un support à l’autre et on n’est plus en situation de fixité des yeux devant l’écran.

Je pense que avant de jeter l’écran pour ces raisons-là, il faut d’abord s’interroger sur comment on utilise l’écran et essayer de diminuer les utilisations qui sont peu intéressantes ou nocives. Ce n’est pas quand on a l’écran qu’on va faire mieux, mais si on ne fait pas mieux sur papier qu’avec un écran, ça ne sert à rien. Donc, on va utiliser l’écran parce qu’il permet de faire mieux, il permet de faire à distance, éventuellement on peut travailler avec des correspondants, on peut faire de plus jolies mises en page, ça peut être plus motivant. Mais si ça n’apporte rien, on garde les supports qu’on avait avant parce que ce qui pourrait être intéressant c’est la manière de travailler ensemble. L’écran est un outil comme un autre que ce soit un tableau interactif, des tablettes, des ordinateurs ou autre.

Attention: Ces articles sont une retranscription écrite d’une conférence, c’est donc du langage parlé retranscrit par écrit, à considérer comme tel.