Le TBI permet-il la différenciation ?

Une question aussi qui a été posée qui fait partie de celle d’aujourd’hui c’est : le tableau interactif permet-il la différenciation ?

Là c’est une image bien connue, on demande à chacun que ce soit juste d’avoir la même épreuve et tout le monde doit grimper à l’arbre. Ça peut en surprendre quelques-uns. Bien que l’éléphant a un autre technique pour grimper, il pourrait le faire tomber d’abord.

Le tableau interactif, on l’a vu au cours des conférences de l’année est un outil qui permet de créer de la parole dans la classe. Donc, la différence c’est un élève qui n’apprend pas forcément de  la même façon qu’un autre c’est-à-dire un élève qui a une difficulté sur autre chose sur un point il pourrait être handicapé, il peut avoir un handicap sur les yeux, on a vu par exemple sur les dyslexies, etc…le fait de pouvoir parler c’est-à-dire on a une image au tableau, une image, un document, on a vu une vidéo et donc les élèves sont amenés à argumenter, à donner leurs représentations, leurs idées sur le sujet. Ce qui fait qu’en libérant la parole des élèves, en donnant beaucoup plus la parole aux élèves, un élève en difficulté va avoir beaucoup plus de chance d’entendre une manière de penser, de réfléchir qui est plus proche de celle de la sienne. Le fait d’entendre l’enseignant bien expliquer c’est utile, mais parfois un élève avec des mots un petit peu plus maladroit va mieux toucher un élève en difficulté ou alors le fait de pouvoir essayer, revenir en arrière, effacer le tableau interactif permet de revenir plusieurs pages à l’avant, de mettre moins de chose à l’écran à un moment donné. Donc, ce qui permet à l’élève de ne pas avoir à l’écran quelque chose de très complexe. On ne peut travailler que sur un seul élément. Puis, on va discuter dessus et l’enseignant peut mieux remarquer la difficulté d’un élève. Puisqu’en les faisant discuter, il y a beaucoup plus de prise de parole des élèves grâce au tableau interactif. Ça, ça apparait dans toutes les études et donc l’enseignant va plus vite repérer l’élève qui pense. Les élèves qui sont plutôt discrets parlent plus et interviennent plus avec le tableau interactif. Donc, c’est assez intéressant, puisque ce n’est pas parce qu’un élève est discret qu’in est en difficulté, mais ça permet à l’enseignant repérer plus facilement un élève discret qui en plus, a une difficulté à comprendre une notion. Il n’est pas obligé d’attendre l’évaluation à la fin de la leçon, voire plus tard pour voir qu’un élève a un problème. En laissant les élèves donner les solutions, construire le sujet ensemble, on leur permet d’approcher le résultat de plusieurs manières. Donc d’une façon plus proche de ce que le groupe classe donné va pouvoir faire.

Il y aussi le fait que le cours, à la fin, peut être donné sous forme pdf, sous forme vivante c’est-à-dire enregistré dans le format natif du document. On peut enregistrer des parties en vidéo et autres. Donc ça permet aux élèves de revoir les éléments après. un élève en difficulté qui n’a pas compris sur le moment donné peut se faire expliquer par quelqu’un d’autre ou tout simplement relire pour avoir plus de chances de comprendre ce qui se passe.

Après, le fichier qui est réalisé sur le tableau, il peut être lu aussi sur des tablettes dans la classe, on peut donner un temps pour que les élèves, sur les tablettes ou sur l’ordinateur de fond de la classe ou ailleurs, puisse revoir ce qui a été fait.

Travailler en groupe sur le même fichier, les élèves qui n’en ont pas besoin peuvent faire autre chose, ou vont devenir aidants pour ceux qui ont des difficultés. Donc, le tableau interactif est un outil au service de la réflexion et est donc au service des plus faibles en quelque sorte.

Si on fait le cours magistral effectivement, on oblige tout le monde à fonctionner à la même vitesse. Donc le danger du tableau interactif est, on l’a vue, de faire un cours magistral qui peut être éventuellement mieux que le cours magistral sur le tableau interactif, mais ça ne résout pas les difficultés des élèves les plus en difficulté justement.

Exemple de suivi de cours à distance sur TBI en visio

Dans les handicaps, il peut y avoir aussi la maladie ou autre. Donc, il y a une expérience que j’aime bien, qui a été faite dans l’académie de Montpellier avec de la visioconférence et un tableau interactif. Là, je vous affiche le compte rendu.

Le but ce n’est pas de le voir, c’est quelque chose de connu. C’est connu comme le cas du petit Charles. Ce qui s’est passé c’est que l’élève ne pouvait par venir régulièrement à l’école. Donc pour ne pas l’isoler trop de la classe, dans l’académie de Montpellier, ils ont eu l’idée de mettre une caméra visioconférence dans la salle ce qui permettait à l’élève de voir ce qui se passait dans sa salle de classe et ça permettait aussi à ses camarades de le voir chez lui ; et la copie des conférences permettait aussi de voir ce qu’était sur le tableau interactif et même d’intervenir directement du tableau interactif, de la maison sur le tableau interactif. Ce qui fait qu’il était interrogé comme n’importe quel autre élève de la classe, il suivait le cours à distance et ça a tellement bien marché que c’était un enfant qui avait malheureusement une espérance de vie réduite, et finalement il a réussi à poursuivre toute sa scolarité de cette manière-là et quand il était en primaire, chaque classe ayant goûté au tableau interactif n’a pas voulu le lâcher. L’année d’après il n’avait plus la visioconférence. Le dispositif de vision montait avec l’élève suivant, mais la nouvelle classe était équipée à son tour d’un tableau interactif. C’est comme ça que toute l’école a été équipée pour le suivi de cet enfant à distance. Donc, par rapport au cas de l’élève absent tout à l’heure, ça permet aussi que l’élève absent puisse suivre le cours à distance.

Etude ERT34 sur le rôle du TBI

Là, c’est une étude qui a été faite par le ERT 34 c’est-à-dire l’académie de Toulouse, de l’université de Toulouse. Ils ont terminé les rôles, c’était l’observation dans les salles de classe et ils ont posé des questions aux enseignants à propos des nouvelles approches de l’enseignement. On voit que c’est quand même assez positif puisqu’on voit qu’il y a près de 100% des enseignants qui pensent que c’est une possibilité. Ça veut dire que s’il faisait du frontal avant, ils peuvent envisager autre chose ou s’il ne faisait pas de frontal, envisager de faire du frontal. Mais en tout cas modifier la pédagogie. Bien souvent les tisses, dans le cadre du B2I par exemple, c’était un peu un cheval de Troie qui permettait de modifier des pratiques par l’introduction du numérique sans jeter tout ce que l’enseignant faisait avant en ne lui disant pas qu’il n’était très pas bon, mais ça permet d’améliorer la pédagogie avec l’excuse d’en incorporer les nouvelles technologies. On voit aussi que deux tiers des enseignants considèrent que ça permet de gérer l’hétérogénéité de groupe classe, c’est ce que j’ai surligné en jaune et intégrer certains enfants peu participatifs. Donc ça, toutes les études le disent, c’est que ça encourage des enfants à participer. Evidemment cela marche si on fait un minimum d’effort et de tableau interactif. J’ai malheureusement vu des endroits où c’était très mal utilisé, le texte tout petit, ce qui fait les enfants ne le lisaient pas, les enfants n’utilisaient jamais de tableau interactif. Ce qui fait que ça devenait l’outil de l’enseignant et que les élèves s’en moquaient complètement, mais c’est quand même un cas relativement rare et avec un minimum de réflexion l’enseignant peut éviter cet écueil.

Attention: Ces articles sont une retranscription écrite d’une conférence, c’est donc du langage parlé retranscrit par écrit, à considérer comme tel.