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Apports pédagogiques des écrans interactifs

 

 

Souvent, le tableau interactif arrive dans la classe en même temps que le vidéoprojecteur. Pour cette raison, il est parfois difficile de faire la part des choses entre les apports du vidéoprojecteur et celui, supplémentaire,du tableau interactif SMART associé à son logiciel SMART Notebook

 

.Le vidéoprojecteur apporte des images fixes et animées de grande taille dans la salle de classe, de façon rapide et efficace.Le tableau interactif bénéficie donc de cet apport.Cependant, il permet quelque chose de plus, la manipulation de ces documents de façon visible partout les utilisateurs.Pour cette raison, on pense parfois devoir accuser les TBI d’être des outils pour un enseignement frontal et magistral. Le risque en effet existe. Pour y parer, SMART a conçu le logiciel Notebook. Contrairement à d’autres logiciels, il n’est pas uniquement conçu pour afficher un document déjà réalisé. Il permet de réaliser le document en temps réel, en fonction des idées, réactions, représentations des élèves.

 

En Rouge, le point de départ des élèves. En vert, le but assigné par l’enseignant Dans un univers idéal, il suffirait de conduire ses élèves d’un point à un autre pour élever leur niveau de connaissance.Cela ne se passant manifestement pas ainsi, une idée consiste à diviser le chemin à parcourir en étapes.Le parcours a été divisé par l’enseignant ou l’éditeur du manuel en étapes

 

 

Bernard-Yves Cochain Consultant éducation SMART France 2 C’est la démarche adoptée par les manuels scolaires et… par les enseignants utilisant un vidéoprojecteur associé à un logiciel de PRéAO ou un logiciel de TBI autre que SMART Notebook.Cette démarche semble satisfaisante, mais elle oblige les élèves à entrer dans la démarche conçue pour eux par des adultes qui n’ont pas parfois une représentation claire de ce qui peut se passer dans le cerveau des élèves.

 

Par ailleurs, un élève qui ne comprend pas une des étapes aura du mal à construire les étapes suivantes.Une étape mal assurée, mal comprise ou ratée et c’est le décrochage scolaire, l’échec qui peuvent en résulter en travaillant sur un modèle d’apprentissage programmé, l’enseignant est dépourvu lorsqu’un élève ne suit pas le parcours prévu. Il cherchera artificiellement à faire entrer ses élèves dans le parcours initialement prévu pour eux, au détriment de l’imagination des élèves, ou de parcours parfois plus intuitifs ou efficaces pour les élèves.

 

C’est à ce stade que le SMART Board associé à son logiciel SMART Notebook peut arriver à la rescousse.Grâce au SMART Board et SMART Notebook, l’enseignant peut accueillir les hypothèses des élèves allant dans la bonne direction, renvoyer les autres, comparer des hypothèses et éventuellement garder les idées intéressantes dans un fichier SMART Notebook pour un usage ultérieur On parle souvent de tableau interactif.

 

Cependant,l’interactivité pour un SMART Board, ce n’est pas seulement le fait de commander un ordinateur, c’est surtout de créer un climat d’échange dans la classe. La facilité de manipulation du SMART Board permet à l’enseignant de laisser les élèves exposer leurs idées et de les représenter directement dans SMART Notebook.Il peut conserver les hypothèses pour les mettre en miroir et inciter les élèves à argumenter pour les défendre, les comparer et se les approprier.

 

Introduire un nouvel outil dans la classe, c’est se donner l’opportunité de modifier, améliorer, optimiser sa pratique pédagogique.

Avec un manuel ou un diaporama réalisé à l’avance, on propose aux élèves des étapes à réaliser successivement. Ces étapes sont censées être adaptées à des élèves « standards ».

 

1. Une démarche pédagogique consiste à définir des étapes et de guider son groupe classe pour les franchir. C’est la démarche des manuels et des diaporamas.

 

Le problème est que les classes sont hétérogènes et qu’il est beaucoup plus efficace de s’appuyer sur les caractéristiques réelles des élèves de la classe pour développer une nouvelle notion.

 

 

2. Si un élève n’est pas arrivé à maîtriser une étape, il risque d’être bloqué, ne comprenant pas les étapes ultérieures, faute de la base manquante. Le groupe classe se retrouve donc plus hétérogène en fin d’activité.

 

Un bon enseignant peut repérer l’élève perdu et parfois l’aider en direct, mais bien souvent, l’enfant se décourage et se sent dévalorisé. Ce petit retard risque de devenir un handicap et de faire entrer l’apprenant dans une spirale d’échec.

 

Lorsque l’enseignant se rend compte qu’un élève n’a pas passé une étape, il peut lui proposer un parcours différent, une autre façon d’aborder la question. C’est ce que fait systématiquement la démarche pédagogique adaptée aux écrans interactifs.

 

Plutôt que de canaliser les élèves vers l’étape suivante, il les invite à faire des propositions sur le sujet d’étude. Les propositions qui vont dans le bon sens sont adoptées, enrichies, commentées et celles qui ne sont pas utiles sont mises de côté. Nous sommes alors dans une démarche de tâtonnement expérimental. Les propositions des élèves permettent à l’enseignant de connaître bien mieux l’état de la classe. La parole étant libérée, les élèves s’expriment plus et l’erreur n’étant plus associée à une faute, mais à une démarche de recherche, les élèves qui pensent différemment peuvent avoir un retour sur leur conception.

 

Les argumentations, critiques, commentaires sur les différentes propositions permettent à tous les élèves du groupe classe d’entendre des points de vue légèrement différents, d’aborder des approches plus originales, ce qui maintient l’attention, la participation et surtout qui permet de tenir compte du vécu et des représentations initiales des élèves.

 

3. De proposition en proposition, le groupe classe se dirige vers l’objectif. Selon les élèves et leur vécu, le chemin peut être très différent. Dans cet exemple sont matérialisés deux parcours différents, comme pourraient le faire deux classes.

 

Dans la figure 3, on peut repérer deux parcours (matérialisés par des chemins de flèches vertes). Dans le parcours 2, le chemin semble dévier du parcours le plus direct, mais c’est, car il passe par une expérience de la classe. Par exemple, si les élèves ont fait une visite, il est possible de s’appuyer sur cette expérience pour aider à comprendre les notions abordées.

 

La flèche bleue qui se dirige vers le haut matérialise une idée qui est très intéressante, mais qu’il n’est pas pertinent de développer lors de cette activité. Comme tout ce qui se fait avec l’écran interactif, cette idée peut être mémorisée et utilisée à meilleur escient, un peu plus tard dans l’année, ou pour une autre matière.

 

Grâce à l’écran interactif, l’enseignant devient comme un berger qui guide ses élèves vers la notion à comprendre, mais en leur laissant le choix de l’itinéraire. Il se contente de rassembler ceux qui se perdent et d’éviter que le groupe ne s’introduise dans une impasse.

 

Plus il laissera d’initiatives à ses élèves et mieux ils évolueront dans la découverte de la notion. Chaque groupe classe aura donc un parcours différent, ce parcours sera le mieux adapté aux éléments qui le composent si l’enseignant a toujours la motivation de les faire s’exprimer, réfléchir et construire.

 

Cette approche pédagogique n’est pas propre aux écrans interactifs. De nombreuses classes pratiquant des pédagogies actives suivent des voies similaires. Ce qu’apporte l’écran interactif est la facilité de mise en œuvre, la possibilité d’explorer de nouvelles pistes en créant une nouvelle page, de réutiliser des éléments plus anciens, de faire apparaître des références (images, vidéos ou autres) en fonction de l’évolution de la réflexion du groupe. Même en partant d’une page blanche, l’enseignant n’est pas pris au dépourvu. Au fur et à mesure des propositions, il veille à ce que l’affichage de l’écran corresponde à l’évolution de la classe. Faisant appel à des ressources préparées, dans la galerie, dans des pages ou documents annexes ou à partir de sites Internet (idéalement préalablement repérés et rendus facilement accessibles par un lien inclus dans le document de travail), l’enseignant est toujours prêt à imager la réflexion afin de donner l’impact le plus puissant à la notion abordée.

 

À ceux qui craignent que l’écran interactif n’entraîne une pédagogie frontale, magistrale, il convient de présenter que ce que l’enseignant fait sur l’écran n’est pas le résultat du développement de sa pensée propre, mais le verbatim de la réflexion de la classe, de tous les élèves. Sa démarche d’animateur, de berger, peut tout à fait être effectuée par un élève qui devient le meneur, une fois que le principe de cette technique est familier. Cependant, l’enseignant reste toujours le référent, celui qui maîtrise le mieux le but et peut facilement identifier les dérives que n’aurait pas décelées l’élève intervenant.